Le numéro d'avril de
Capital (la seule revue qui fasse se retourner Karl Marx dans sa tombe) aurait pu s'intituler "Florilège de la bêtise française". On savait qu'on avait la droite la plus bête du monde, mais en fait nous avons aussi l'Etat le plus bête du monde, et même, ne craignons pas les coluchades, on se demande si on n'a pas aussi les Français les plus bêtes du monde !
Alain Minc (le brillant gourou qui retombe toujours sur ses pieds même quand il se plante) y combat à juste titre la démagogie protectionniste du "patriotisme économique" et dénonce
"la première nationalisation depuis François Mitterrand" faite par la droite avec le "mariage" de Suez avec GDF. Le même GDF, qui, apprend-on quelques pages plus loin, laisserait régner la chienlit dans certaines filiales dirigées par des PDG
"au coeur de nombreux réseaux d'influence dans les syndicats et les partis politiques", PDG qui font preuve de
"manque de sens de la rentabilité", avec comme résultat de gros trous inexpliqués dans la caisse. L'argent public, on le sait, finit toujours dans des poches privées, et dans les ripoubliques fromagères l'irresponsabilité publique profite à ceux qui ont les meilleures places au coeur même du fromage.
Les délocalisations fiscales d'entreprises battent leur plein, pour le bonheur des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Suisse... Car il y a des pays où l'entreprise n'est pas vue que comme une vache à lait, une donnée statistique ou un numéro SIREN.
Laffer, au secours, Bercy est devenu fou !Le complexe militaro-politique franchouillard est à la peine : le Rafale, qui a coûté des dizaines de milliards d'euros au contribuable, est aussi inexportable que le modèle social français. On peut bien dénoncer les jeux d'influence politique des concurrents anglo-saxons, toujours est-il que le Rafale serait plus cher et déjà en partie obsolète. Le Rafale, c'est du vent, et Dassault ne manque pas d'air !
Aurions-nous aussi les Français les plus bêtes du monde ? On peut le croire en lisant l'article sur la Française des jeux, et son chiffre d'affaires proche de 9 milliards d'euros. Cette fois, c'est l'Etat qui profite de la bêtise des citoyens, ceux-ci ayant dû sécher les cours de probabilité du lycée (si tant est qu'ils sachent encore compter), ce qui fait qu'ils ignorent que le seul gagnant des jeux de hasard c'est toujours l'organisateur.
Sur le prétendument "libéral" CPE, Capital ne manque pas de souligner combien les conditions d'emploi sont bien différentes (plus "précaires") dans les autres pays européens, qui affichent tous des taux de chômage bien inférieurs. La France, elle, a fait le choix délibéré du chômage, à travers un Code du travail de plus de 2000 pages qui dissuade l'embauche, et toute une réglementation qui ne vise qu'à perpétuer le chômage en prétendant protéger l'emploi. Et accessoirement occuper des inutiles (ANPE, inspecteurs du travail...)
Enfin, le grand dossier de ce numéro de Capital, c'est le "bêtisier de l'Education nationale", cette institution qui rivalise avec le SMIC, le Code du travail et la Sécurité sociale pour créer du chômage. Je préfère ne pas en parler. La situation est tellement dantesquement sidéralement incommensurablement extraordinairement révoltante que j'en viens à me départir de mon anticommunisme primaire pour dire que même en URSS c'était mieux ! Car malgré le bourrage de crâne collectiviste (le même qu'en France), les jeunes avaient quand même quelques capacités au sortir de l'école.